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vendredi 15 avril 2011

Back To Amnéville

Je ne commencerai pas par m'excuser de ne rien avoir écrit sur ce blog pendant plus de quatre mois.

Je ne commencerai pas en éditant la liste de tous les évènements qui m'ont empêché d'écrire quoi que ce soit sur ce blog depuis plus de quatre mois.

Je ne jouerai pas non plus la carte de la franchise et de la transparence, en avouant par exemple que c'est par pure flemmardise que je n'ai rien écrit sur ce blog depuis plus de quatre mois.

Enfin, je ne promettrai pas de ne plus recommencer, et de m'atteler au travail tous les jours: ce serait pure folie, je me connais trop bien.

Ce qui me motive à rouvrir cette page, c'est que j'ai rencontré deux personnes hier soir, qui m'ont demandé de la rouvrir, tout simplement. Ça a clairement flatté mon égo, et cela me semble une motivation tout à fait correcte pour baragouiner quelques lignes: je sais désormais que cela intéressera au moins deux personnes, c'est un bon début.

Six mois après l'étape du World Poker Tour qui a vu le couronnement de Sam El Sayed ici-même, me voici de retour au Seven Casino d'Amnéville, pour un événement d'un tout autre genre (avant de poursuivre, je me dois de prévenir les lecteurs non-avertis que le mot « club » se répète d'une façon scandaleuse dans les phrases qui suivent) : la finale du Championnat Nationale Individuel des Clubs, organisée par le Club des Clubs, en partenariat avec Everest Poker. 400 joueurs, de purs passionnés, ont passé l'année 2010 à se qualifier pour cette finale, sous le principe d'un championnat: tous les Clubs affiliés au Club Des Clubs ont dépêché leurs meilleurs joueurs pour défendre leurs couleurs pendant ces trois jours de fête du poker amateur.

Et c'est rafraichissant.

Pour être honnête, lorsque j'ai su que j'allais couvrir cette finale CNIC avec Hugues, je me suis dit un truc du genre: « C'est le pur bad beat du couvreur, trois jours à couvrir un tournoi de randoms, bonne pêche. »

Il m'a suffi d'une soirée pour changer d'avis: j'ai passé une partie de la soirée d'hier avec les responsables du Club De Clubs, et j'ai retrouvé exactement ce qui m'avait fait adhérer au forum Pokeralille il y a quelques siècles: l'amour inconditionnel pour ce jeu, ce qui nous fait tous avancer, ce que j'ai précisément en partie perdu après trois ans de coverages dans le milieu pro.

La matinée que je viens de passer dans la hall d'accueil du Seven Casino m'a définitivement convaincu: ces trois jours vont vraiment être la fête du poker amateur dans sa plus belle expression: passionnée, viscérale, et (presque) désintéressée... Pour certains, ce week-end ressemblera à ce qui se rapproche le plus d'un aboutissement: le vainqueur du tournoi final du CNIC repartira plus riche de 1,400€, et décrochera également un package pour aller jouer le main event des WSOP à Las Vegas cet été, ce qui est toujours mieux qu'une baffe dans la gueule. De quoi en faire rêver plus d'un.

Cerise sur le gateau: j'ai retrouvé les copains de Pokeralille. Zebulon, Vbrygo et Franckcart jouent la finale CNIC, et Maverick assure le coverage... et ça fait vraiment du bien de revoir tout ce monde, cela me renvoie directement cinq ans en arrière, lorsque j'habitais rue Victor Hugo à Roubaix, et que le salon et la cuisine de ma petite maison raisonnaient au rythme des relances et des tapis, orchestrées par la vingtaine de joueurs entassés autour des trois tables de poker ouvertes tous les vendredis soirs... On commençait par un tournoi « double chance », les sortants ouvraient ensuite une table de « dealer's choice » à (très) faible buy-in, histoire de se familiariser à autre chose qu'au hold'em, et surtout de gambler un peu sans y perdre sa quinzaine.

Le temps des passionnés, des « chattard! » hurlés d'un côté à l'autre de la salle, des « poulquoi tou limpes? » lancé par BrotherBosco, le Suédois de service avec son accent inimitable, des plats de pâtes à 5 heures du mat' alors que les plus vaillants finissaient la soirée par un tournoi de coin-flips à un euro le coup, des soirées « poker-paëlla », du Barbecue Poker Tour, des soirées de poker de Manu-Laraigne, des welches qu'on dévorait à 6 heures du matin à la Chicorée, le seul restaurant ouvert 24/24 à Lille...

C'est cette ambiance-là, ces souvenirs-là, qui font que le poker est ce qu'il est, pas à la télé, pas sous les spotlights, mais dans le salon de Jojo, la cave de Pierrot, ou ici-même, à la finale du Championnat National Individuel des Clubs.