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lundi 13 décembre 2010

Flemme et Frustration

C'est une tendance exaspérante chez moi: je suis absolument incapable de me remettre au turbin une fois que j'ai rejoint mon « home sweet home ». Alors que j'avais promis à Xewod d'updater régulièrement mon blog, lors de notre rencontre à Marrakech, voilà dix jours que je n'ai rien posté. Ceci dit, il n'y a pas grand chose d'intéressant à raconter des dix jours que j'ai passé à la maison. On peut résumer cela à: feu de cheminée, famille, achats de Noël – pour une fois que je ne m'y prends pas la veille – régime alimentaire, PS3, bagarre avec mon chat, un peu (très peu) de poker en ligne.

Parlons-en, d'ailleurs, du poker en ligne.

Le vendredi qui a suivi mon retour de Marrakech, j'avais prévu de glandouiller sereinement toute la matinée – ce que j'ai fait dans une certaine mesure – mais le quotidien s'est vite rappelé à mon bon souvenir, et je me suis retrouvé devant mon écran, à faire défiler les blogs des copains, lire en diagonale les news du jour, me refusant obstinément à jouer au poker en ligne...

Voilà d'ailleurs une autre nouvelle tendance chez moi: je recule au maximum le moment où je vais me poser aux tables de poker, quand je rentre d'un coverage. Je me suis rapidement rendu compte que mes sessions les plus cagoulées, mes plus grosses pertes, avaient lieu juste après les coverages.

La raison ? Il y en a plusieurs, je suppose.

D'abord, quand on voit des centaines de joueurs manier les jetons pendant une semaine d'affilée, cela développe une frustration intense qui grandit peu à peu, et la première chose qu'on est tenté de faire en rentrant dans sa caverne, c'est de manier des jetons à son tour.

Bien sûr, il arrive parfois que l'on puisse faire cliqueter les jetons pendant le coverage, notamment quand les Gentils Organisateurs proposent un tournoi des médias.. mais ce plaisir-là tourne vite au coïtus interruptus: les structures des tournois des médias sont notoirement hyper-turbo, et le fait de se retrouver entre potes autour d'une table pousse à la connerie, cela devient finalement un prétexte à faire n'importe quoi pour vite aller boire des grosses bières avec les copains*.

Résultat, je commence généralement le tournoi en mode Fort Knox - je passe toutes mes poubelles pendant le premier niveau – mais l'ambiance générale de la table m'enflamme vite l'esprit, et je pousse tout très vite – c'est-à-dire généralement à la fin du deuxième level - en criant un « goooomble » de bon aloi faisant rigoler tout le monde.

Et je saute.

Et je rejoins les copains sur le rail, histoire de mettre un peu d'animation pour le restant du tournoi média, jusqu'à ce qu'un responsable vienne nous rappeler qu'un tournoi, un vrai celui-là, avec des vrais sous dans le prize-pool et des vrais joueurs aux tables, a lieu non loin du nôtre, et qu'il serait de bon ton... de baisser le ton, justement.

* L'auteur se sent obligé de préciser que ces propos n'engagent que lui, et ne représentent en rien la masse des reporters présents lors des tournois internationaux, qui ne boivent pas forcément de grosse bière.

Une fois le coverage terminé, quand je rentre chez moi, je ne peux toujours pas manipuler des jetons, or la frustration est toujours présente. Le premier casino est à plus d'une heure de route, et ne propose pas de poker. Je me retrouve donc à grinder online.

Le problème, c'est que quand vous revenez frustré d'un voyage lors duquel tout le monde a joué aux cartes sauf vous, vous (enfin moi, j'espère que tout le monde aura compris que j'utilise la deuxième personne du pluriel pour me déresponsabiliser), vous donc, avez tendance à spew quelques caves avant de réaliser que vous faites absolument n'importe quoi, et qu'il est temps de vous remettre au tricot, ou à la belote, ce qui sera toujours moins risqué. Dans ces cas-là, vous vous dites que vous auriez mieux fait de perdre quelques heures sur Final Fantasy XIII, ce qui aurait probablement déplu à Madame, mais aurait été au final un bien meilleur investissement.

Et voilà. Je voulais faire court et clair, mais comme je l'ai souvent dit, ou lu, ou entendu, les choses les plus simples sont souvent les plus difficiles à expliquer...

Voilà donc pourquoi je repousse tant le moment où je me mets à jouer quand je rentre d'un reportage, cela m'évite simplement de tilter.

En bon fish, je me suis mis au cash-game depuis peu, en commençant en NL20, car comme aurait pu dire mon prof de sciences-éco au lycée: « Il faut se donner les moyens de ses ambitions, or il n'y a pas de limites à nos ambitions, hormis les moyens que l'on se donne pour les réaliser »

Je me suis longtemps considéré comme un piètre joueur de cash-game – et cet état de fait n'a pas changé – mais j'ai fini par me dire qu'il n'y a pas de raison pour que je ne devienne pas un joueur correct, à force de travail, de lecture des différents threads techniques proposés un peu partout sur la toile, et surtout en accumulant le nombre de mains jouées.

Jusqu'à maintenant, je m'étais cantonné aux tournois, en évitant prudemment le cash-game, mais lors du WPT Amnéville, une discussion avec mon pote Aurélien Lafarge m'a donné envie de tenter le coup.

Bref, depuis, j'essaie d'assimiler les concepts de base du cash-game, tout en accumulant les erreurs et les swings, ce qui donne, après 9k hands, le graphique suivant:

Cinq caves gagnées en 9,000 mains, y'a du boulot.

Lorsque j'analyse mes mains, je me rends vite que mon principal problème est le suivant: j'ai tendance à répéter les mêmes erreurs un bon nombre de fois avant de ne plus les faire... et d'en faire de nouvelles. Je ne compte plus le nombre de petits pots perdus que j'aurais pu minimiser en évitant de faire un call pourri en river, sachant pertinemment que je payais perdant. Ni les pots où je perds un max de value par manque de lucidité, ou par peur des nuts en face.

Je pense que le pire, c'est mon changement d'attitude lors des bad-runs: je tilt très facilement, et cela me coûte cher. C'est en partie là-dessus que j'ai pas mal travaillé.

Décembre étant plutôt chargé, je n'ai pas beaucoup de temps pour jouer, j'aurai donc beaucoup moins de mains à mon actif à la fin du mois, mais je vous promets d'essayer de poster un meilleur graphique que celui-ci en janvier.

D'ici là, je m'en vais couvrir l'European Poker Tour de Prague.

Mon prochain up-date sera donc probablement envoyé depuis l'hôtel Hilton de Prague, exactement là où j'ai vu Arnaud Mattern il y a (déjà) trois ans remporter son premier titre EPT.

5 commentaires:

  1. Salut Manu,
    Je m'étais qualifié sur P770 pour Deauville.
    Je viens de lire que sur Pokernews tu étais en charge de la team Europe: félicitations.
    J'ai eu la chance de décrocher un package pour Vegas en Juin prochain sur P770, seras-tu de la partie?
    Amicalement
    Betonline06 de Geneve

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  2. Salut à toi
    en fait Pokernews a divulgué une information erronée, et a d'ailleurs modifié cet article, à ma demande: je ne suis pas "en charge" de la team770, mais je vais effectivement m'occuper de leurs coverages, par le biais de River Tells, comme j'ai pu le faire pour partypoker.

    Sinon, je pense que je serai à Las Vegas cet été, probablement à partir de mi-juin

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  3. Cool, j'espere qu'on aura donc l'occasion de se revoir à Vegas.
    A bientot, bonnes fêtes et bonne chance à River Tells.
    Betonline06

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  4. nice post
    oh le gros balla qui a déjà bouclé son trip vegas pour l'été ! veinard :)

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  5. Ouaip je valide l'ensemble tout à fait crédible mais l'apparté sur le pof de Science Eco je dis non !

    D'une, tu n'écoutais absolument rien de ce qu'il pouvait dire trop occupé à rêver aux fesses de Célia A. (respect de l'anonymat oblige) que tu allais revoir l'heure d'après assise quelques mètres devant toi.

    De deux, cet imbécile de maître Auxiliaire était tout à fait incapable d'aligner une phrase aussi longue (même emprunté à quelqu'un d'autre) !

    Nice article en tout cas et bonne année Pifieux !

    Max ton ancien partenaire de chambre à l'internat !

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