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lundi 28 juin 2010

Pretty Wo-Man(u)

Il est 3h du matin, et je viens de rentrer au Bally’s. Nous ne sommes finalement pas allés à la villa Everest comme nous l’avions prévu, pour l’anniversaire d’Antoine Saout – apparemment il n’y avait pas ou plus grand monde à l’heure où nous nous apprêtions à nous y rendre.

Nous avons récupéré en chemin Arnaud Mattern, qui est arrivé en clopinant sur deux béquilles : il s’est cassé la cheville en jouant en tennis, et en a pour six semaines de clopinage. A défaut d’anniversaire dans une villa somptueuse – du moins c’est comme cela que Jooles me l’a décrite - nous nous sommes donc rabattus sur MargaritaVille, un bar du Harrah’s, où nous avons retrouvé Ronan Monfort, bloggueur pour la team Partouche. Le groupe qui jouait ce soir à MargaritaVille était vraiment bon, et j’y ai passé pour ma part un bon moment – très court, mais bon. J’ai rapidement pris un coup de barre, et je n’ai soudain plus eu envie de sortir. Après avoir rapidement dit au-revoir à tout le monde, je suis rentré directement au Bally’s.

J’ai passé environ dix minutes à marcher sur le strip, pour aller du Harrah’s à mon hôtel, et n’ai pu m’empêcher de remarquer à quel point la ville se transforme le week-end : les trottoirs du strip sont bondés de nanas très court vêtues – ce qui n’est pas pour me déplaire, soyons franc – et plutôt bourrées, de mecs bien alcoolisés aussi ; j’ai croisé un binôme de flics en train de passer les menottes à deux types qui avaient du mal à tenir debout, trois guitaristes du dimanche qui faisaient la manche sur le pont qui relie le Flamingo au Bally’s, et un nombre incalculable de putes, assises aux bars du Flamingo, du Bill’s Gamblin’ Hall & Saloon et du Bally’s. Je crois d’ailleurs que si je perdais la notion du temps - ce qui arrive fréquemment en fait à Vegas - je n’aurais pas besoin de sortir d’un casino pour savoir qu’on est le week-end: la concentration hallucinante de putes dans les casinos à partir de deux heures du matin est telle qu’on ne voit plus qu’elles. Alors que la prostitution est interdite à Las Vegas – et permise partout ailleurs dans le Nevada – c’est à se demander qui palpe le plus dans l’histoire : le personnel des casinos qui ferme les yeux en échange d’un billet, les patrouilles de flics qui font pareil… car il faut être honnête : ces dames sont tout sauf discrètes.

Pas plus tard qu’hier soir, Jo Mannix et moi avons quitté le Rio vers 3h du mat’, et la file d’attente pour les taxis, du côté du convention center, nous a découragés. Nous avons donc traversé tout le casino du Rio, pour aller chercher un taxi de l’autre côté. Arrivés au niveau du Sports Bar, une nana assise à un bandit manchot nous a accostés, demandant si l’un de nous avait besoin de compagnie. Tout à fait honnêtement, je n’ai pas souvenir de m’être fait accoster aussi directement par une pute dans un casino. J’ai déjà vu les regards insistants de ces demoiselles sur les clients visiblement friqués, mais jamais une approche aussi directe. Jo Mannix n’a pas du tout été choqué, m’assurant que cela a toujours été ainsi. Soit.

En rentrant, je suis tombé sur Nicolas Duffort, installé à une des tables de cash game à $1-$2 du Bally’s.
«Down de $150» me dit-il sans attendre ma question, en voyant mon regard interrogateur. «J’ai perdu $400 avec double-paire contre brelan dès que je me suis assis, depuis je me suis refait un peu. Tu te poses ?»
Non, merci. Il ne faudrait pas grand-chose pour que je cave à $200 et que je tente le coup, mais je suis vraiment crevé, et l’expérience m’a appris que, si je suis un joueur de cash-game moyen quand je suis en pleine forme, je suis franchement médiocre quand je suis fatigué et/ou bourré.

Le temps de passer à la gift & necessities shop du Bally’s pour acheter une bouteille d’eau, et me voilà allongé sur mon lit, avec la télé en bruit de fond. Je vais quand même prendre le temps de finir de taper cette ligne, et je crois bien que je vais éteindre la télé et la lumière, avant de m’écrouler sur mes oreillers pour dormir autant que je peux.

9h du matin : réveil en sursaut, la sonnerie stridente de mon téléphone U.S. déchire le silence de ma chambre. «Ouais, salut Manu, je suis arrivé à New York, là, ça va ou quoi ?»

Moi, complètement dans le gaz: «Euh, ouais, mais c’est qui ?»
Eclat de rire à l’autre bout de la ligne. «C’est Jamel, je prends ma connection tout à l’heure pour Vegas, t’es toujours ok pour la chambre ? Pense à me faire faire une clé ok ? J’arrive à six heures, à plus !» Tuut, tuut, tuut….

Une vraie tornade téléphonique, Jamel Maistriaux. J’éteins mon portable avant de fermer les yeux, pour essayer de grappiller quelques dizaines de minutes de sommeil en plus.Une fraction de seconde plus tard, mon réveil se met en marche. Je jette un œil : déjà 10h30, il a déjà dû sonner plusieurs fois. Je me lève rapidement : j’ai rendez-vous avec Jooles et Harper à onze heures au Bellagio, nous avons prévu une journée shopping. J’envoie un texto à Jooles pour le prévenir que j’aurais un peu de retard. Réponse : «idem, ça tombe bien ». Cool.

Je retrouve Jooles à 11h20, et il me dit qu’Harper a dû rentrer super-tard, pas la peine de compter sur lui, autant prendre un taxi pour aller à l’Outlet Center. Quatre heures plus tard, retour à l’hôtel, les bras chargés de sacs de fringues. Bilan plutôt favorable: je me suis offert un jean Levi’s, un T-shirt Levi’s, une paire de Van’s, une paire de D&C, un polo manches longues Ralph Lauren, trois T-Shirts Marc Ecko et une série de caleçons et chaussettes, le tout pour à peine $200. Qu’on vienne encore me dire que l’Outlet Center est une arnaque.

Jooles repart au Bellagio pour faire sa valise : il s'en retourne en France ce soir. Alors que je range mes fringues, le coup de fil reçu le matin me revient en tête : Jamel Maistriaux, mon pote qui joue sous les couleurs du Team770, atterrit à McCarran ce soir. Il a une chambre au Wynn’s à partir du 6 juillet, et d’ici là, il viendra squatter ma piaule au Bally’s.
Je suis sensé retrouver Jooles après qu’il ai fait son check-out, pour aller avec lui à l’aéroport, mais je loupe son appel sur mon portable, et lui n’a visiblement plus de batterie : je tombe directement sur sa messagerie. De toute façon, on se revoit bientôt : il revient dans huit jours pour couvrir le main event à $10,000 des WSOP.

En attendant, je suis tout content de retrouver mon pote Jamel : j’avais un peu les boules quand j’ai appris qu’il ne venait pas jouer les WSOP, puis il a réussi à se qualifier pour le main event il y a quelques jours, et du coup son sponsor l’a mis sur deux side-events à $1,500 et $1,000. Nicolas Duffort et moi l’avons attendu au bar du Bally’s, et après qu’il se soit installé, nous sommes allés manger un morceau chez Mon Ami Gaby, l’excellent restaurant pseudo-français du Paris. La bouteille de Saint-Emilion à $70 fait un peu mal au début, mais on a passé un excellent moment à trois.

Ce day-off se termine, j’ai bien l’intention de passer le reste de la soirée dans ma chambre, à mater un film avant de profiter d’une bonne nuit réparatrice : demain, je couvre l’event # 49 ($ 1,500 No Limit Hold’Em) dans lequel sont inscrits Jamel Maistriaux et Mickael Sebban.

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