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dimanche 4 juillet 2010

Blitz-Krieg

Pour aujourd’hui, ce sera un passage éclair au Rio, en ce qui me concerne. J'étais venu pour couvrir Michaël Sebban dans le day 2 du $2,500 No Limit Hold’em, mais il a sauté après une demi-heure de jeu: il a engagé l’intégralité de ses jetons dans un coup où il était favori 70% du temps, mais les dieux du poker ont décidé qu’il serait favori une autre fois.

Si vous avez lu mon post d’hier, vous vous souvenez probablement que j’avais comme projet de profiter de la piscine du Bally’s ce matin, avant de retourner bosser au Rio l’après-midi. Seulement, entre le moment où j’ai écrit cela et le moment où je suis rentré au Bally’s, est survenu un impromptu: mon pote Kinshu a montré son nez pointu dans l’Amazon Room. Il a quitté Paris pour venir couvrir le main event des WSOP pour ClubPoker, et, après un périple qu’il racontera probablement lui-même en guise de préambule, il a fini par atterrir sur l’estrade de presse du Rio. Cela faisait un moment que l’on ne s’était pas vus, on a donc bu un –plusieurs- verres au Bar du Rio, jusqu’à ce que le jour se lève.

Notre discussion nous a naturellement amenés à discuter du bordel occasionné par l’ouverture de marché Français au poker en ligne, et des hérésies de l'Arjel, et tout ce que cela implique (augmentation du rake dûe à la taxe de 2% imposée par l’état, mais aussi dûe à l’avidité des poker-rooms, restriction du field online puisque les Français ne pourront désormais jouer qu’entre eux) et j’ai réalisé pendant cette conversation que nous vivons tout cela de très loin, vu d’ici: on parcourt les forums internet, on suit les articles qui parlent de la grogne des joueurs Français, des volontés de boycott des tables de cash…
Le Français étant par nature plutôt grognon – il suffit de voir comment les mois de septembre sont invariablement gangrénés par les grèves en tout genre, chaque année que dieu fait – je ne m’étais pas plus affolé que cela, en lisant tous les article parus ici ou . Pourtant, force est de constater que l’hexagone subit une mini-révolution pokeristique en ce moment. Et nous ne l’avons même pas vue, nous autres exilés à 9,630 km de là, fous que nous sommes.

Kinshu est venu accompagné de Gab-x, qui sera chargé du coverage vidéo pour Club Poker, et que je rencontrais pour la première fois hier soir. Au bout d’un moment, la conversation a forcément dérivé vers le cul : nous étions entre mecs, un verre d’alcool à la main, au beau milieu de Sin City, la ville par excellence où les strip-clubs sont rois. De plus, ces deux-là sont arrivés pile au bon moment: un vendredi soir, il n'y a pas mieux pour observer la faune de bombasses Vegassiennes qui envahissent le Strip et les bars des casinos, en s’injectant de la Margarita par intra-veineuse, pour finalement se diriger en vacillant sur leurs talons démesurés vers l’ascenseur qui les ramènera enfin vers leur chambre. Je vous jure qu’il y a de quoi se marrer.
Vous qui n’êtes jamais venus à Las Vegas, devez réaliser une chose : les Américains qui viennent ici en week-end considèrent leur séjour comme une sorte de Spring Break en accéléré : l’absorption d’alcool se fait en doses astronomiques, et si le côté sexe débridé se joue en huis-clos et pas sur une plage Mexicaine, il est bel et bien présent. La légende qui veut que la belle se réveille dans une chambre d’hôtel avec une bague au doigt et un inconnu affalé à ses côtés n’est pas si chimérique que ça: cela a dû arriver des centaines, des milliers de fois, ici.

A Las Vegas, on peut se marier sous l’égide d’Elvis Presley, ou bien en hélicoptère, ou encore en Drive-In (sans sortir de sa voiture, comme au McDo, véridique) pour les gens pressés.

Pour un prix oscillant entre $300 et $500, vous pouvez acquérir un «marriage package», comprenant l’utilisation de la chapelle, la rémunération de l’officiant, et les papiers administratifs. Cela ouvre donc la porte à toutes sortes de fantaisies : on est bourrés, on n’a qu’à se marier, ça va être marrant, lollilol, burp.
Heureusement, certains couples viennent à Las Vegas pour se marier vraiment, par amour, pour célébrer leur union avec leur famille et leurs amis, réalisant ainsi une sorte de rêve. Dans les mêmes chapelles que les pseudo-couples alcoolisés cités plus haut, chapelles qui sont légion à Las Vegas. Cela doit équilibrer les choses, j’imagine.

Kinshu, Gab-X et moi avons fini par nous entasser dans un taxi vers 5h30 du mat’. Ils m’ont laissé devant le Bally’s, où j’ai retrouvé Jamel. Il avait bu un coup aussi, et nous avons réussi à tenir une discussion de mecs pseudos-bourrés pendant presque une demi-heure, avant de nous écrouler.

J’avais programmé mon réveil à midi, pour profiter de la piscine du Bally’s une heure ou deux avant de revenir au Rio, mais j’ai finalement préféré la douceur de mes oreillers à la perspective de comater sur un transat en plastique.

Il est 17h30,et je m’apprête à rentrer au Bally’s: le seul joueur que je suivais aujourd’hui a sauté – d’après son dernier texto, il est au MGM, devant le spectacle de David Copperfield. La seule raison qui me pousse à rester : Ludovic Lacay est chip-leader du tournoi de Pot Limit Omaha à $10,000 de buy-in, et il ne reste plus que 25 joueurs. La journée va être longue, puisque qu’ils ne s’arrêteront que lorsqu’ils tiendront un gagnant – cela pourrait se terminer au petit matin, voire plus tard. J’ai demandé à Harper de m’envoyer un texto quand la table finale sera proche, je reviendrais pour assister à cela. La perspective d’un deuxième bracelet WSOP Français – et surtout la dernière chance pour cet été avant le main event – fait de ce tournoi un évènement immanquable.

Ludovic "SirCuts" Lacay, dans le $10,000 PLO

En attendant, je ne sais pas trop ce que je vais faire. Piscine? Why not, j’ai vraiment envie de me plonger dans un bon bouquin, allongé sur un transat. Cash-game? Mouais, j’ai fait une seule et unique cession ici, perdante. Shopping? Non, pas le courage. J’irais à l’Outlet center une autre fois. Par contre, il n’est pas exclu que je fasse un petit tour par le Mall du Caesar Palace. Je vous raconterai ça demain.

EDIT: je viens de recevoir un message de Caro sur skype, qui dit en substance "Barbecue à la villa ce soir, viens"

Ok, j'arrive.

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