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lundi 12 juillet 2010

Gangsta Time

Depuis hier soir, j'ai un nouveau grand souvenir à classer dans la catégorie "Plus Grand Souvenirs De Ma Vie": j'ai assisté à un concert privé de Snoop Dogg au Rain, le club du Palms. Pokerstars nous a en effet accueillis hier soir pour sa soirée annuelle des WSOP, et nous a offert ce moment exceptionnel.

Mais revenons sur cette journée:
Je me suis levé vers 10h30, pas de bonne heure mais de bonne humeur: j'allais pouvoir toucher des vraies cartes, jouer avec des vrais jetons, contre des vrais joueurs, au beau milieu de l'Amazon Room. J'ai rapidement déchanté: arrivé au Rio à 11h30 -alors que le tournoi des médias commence à midi- je me fais bloquer devant la porte d'entrée de l'Amazon. Le garde m'explique que le tournoi ne commence qu'à midi, je ne peux donc pas entrer avant midi. Il n'y a pourtant pas d'autre tournoi aujourd'hui. "Il y a une raison particulière à cela?"
"Oui" me répond-il, en me regardant droit dans les yeux, sans développer.
Ah bon.
Trois minutes plus tard, nous sommes une vingtaine à attendre devant ce garde, qui disparaît soudain sans dire un mot. Nous en profitons pour entrer dans l'Amazon, passons devant deux membres de la sécurité, personne ne nous arrête... Il y a des jours où l'on se demande si on ne rêve pas.

Je retrouve Kinshu, Jooles, Benjo, Jo Mannix, Christophe (card players france) dans l'Amazon Room, où chacun prend sa place. Nous sommes 130 inscrits à ce tournoi des médias, et seuls les neuf joueurs qui iront en table finale obtiendront un lot: un sac qui contient probablement des goodies offerts par un sponsor.
Seule la première place vaut le coup: il y a un IPad à gagner. Tous les participants au tournoi obtiennent une casquette et un t-shirt à l'effigie de Jack Links, le sponsor principal, qui distribue de la viande de boeuf séchée.
A la réflexion, je me demande ce que j'ai bien pu faire de la casquette vert pomme Crédit Agricole que j'avais gagné lors de la fête de mon école en CE2, elle serait toujours plus facile à porter qu'une casquette qui vante les vertus de la viande séchée.

Un petit coup d'oeil sur la structure du tournoi: chaque joueur commence avec 10,000 jetons, pas mal. Les blinds de départ sont 100-200, moins bien. Les 8 premiers niveaux durent 20 mn, les suivants 15. Ok, en avant pour le crap-shoot.

Lorsque tout le monde est installé, Nolan Dalla, directeur des médias pour les WSOP, prend un des joueurs de ma table à part, et lui glisse discrètement quelques mots à l'oreille. Deux minutes plus tard, il fait la même chose avec une autre joueuse située elle aussi à ma table, puis c'est mon tour.
"Tu as une seconde à m'accorder?" Je me lève et le retrouve près de l'estrade médias. "Tu vas adorer ça" me dit-il en gloussant comme un gosse qui prépare une blague, avec son look de day off: lunettes de soleil, foulard sur les cheveux. "Lors de la première main, tu vas recevoir une paire de Trois. Quoiqu'il arrive, tu fais tapis ok ? Il y a un mec à ta table à qui on veut faire ce coup là depuis longtemps"
Ok, pas de problème Nolan, avec plaisir.

Photo prise par Jooles

5 minutes plus tard, Nolan Dalla prononce un petit discours d'introduction, remerciant tous les reporters d'être venus, louant le travail de chacun, tout en ponctuant ses phrases de petites touches d'humour, avant que le tournament director ne lance le "shuffle up and deal" rituel.

Première main: je touche effectivement une paire de Trois. Alors que le joueur UTG a relancé à 600, un autre à sur-relancé 2,400, j'envoie tapis pour 10,000 comme convenu... et nous nous retrouvons à 4 à tapis dans le coup. Les trois autres ont respectivement une paire d'As, une paire de Rois et une paire de Dix.
Nolan rameute tout le monde en hurlant "all-in and call table 368, 4-way pot!" C'est donc sous les appareils photos (j'ai même vu Jo Mannix qui filmait) que le flop tombe: As-Roi-Dix. Hurlements autour de la table.

Turn: 3

Nolan me fait un clin d'oeil depuis l'autre côté de la table, tous les français autour de moi se mette à hurler "3! 3! 3!" Pauly est juste derrière moi, il appelle un trois lui aussi, tout le monde est déchaîné.

River: 3

Même si c'est un fake, je ne peux m'empêcher de jouer le rôle jusqu'au bout, poussant un hurlement de viking quand je touche le carré, du genre "Yeah Baby, one tiiiiiiime!"

Après ça bien sûr, les jetons sont rendus à chacun, tout le monde se marre, et on reprend le jeu, le vrai, cette fois. Dommage, j'aurais bien gardé les 40,000 jetons, moi.

Sur le tournoi en lui-même, pas grand chose à dire: je double très vite avec deux As contre deux Neuf, et monte quelques beaux pots, mais je suis rapidement changé de table. J'arrive à la table de Jooles et Jo Mannix, qui sautent rapidement. La structure est vraiment atroce, et de plus ça joue n'importe comment. Je perds quelques coups en faisant un peu n'importe quoi, et je retombe à 15,000 jetons. Une petite vieille est située juste à ma gauche et est plutôt active: c'est contre elle que je vais sauter après une heure et demie de jeu, avec une paire de Valets contre sa paire de Rois. Pour une fois qu'elle avait un jeu, il a fallu que ça tombe sur moi. Je ne méritais pas d'aller plus loin, de toute manière, ayant joué comme une huitre dans les derniers moments.

On mange un morceau vite fait, en regardant la fin de la finale de la coupe du monde, puis Jooles, Chris, Kinshu et moi passons les 4 heures suivantes à faire du shopping au Las Vegas Outlet Center. Oui, encore, il me manquait deux ou trois trucs.

Retour au Bally's vers 19h pour une mini-sieste, puis je retrouve Jooles et Chris au Paris à 20h: nous nous enfournons dans un taxi, direction le Palm's: la soirée Pokerstars nous attend.

Nous retrouvons Ahmed Debabeche sur place, qui s'est qualifié sur pokerstars pour participer au main event des WSOP. Si ce nom ne vous dit rien, il est possible que "Mr Kast" vous dise quelque chose: Ahmed a été choriste du groupe NTM dans les années 90. Il nous file des entrées pour la soirée Pokerstars, et nous voilà dans la place. Nous retrouvons les Made In Poker sur place: Fabrice Soulier, Jules, Steven, Claire...

Ahmed "Mr Kast" Debabeche

Le temps de boire un ou deux verres, et une Canadienne un peu déjantée fait la première partie du concert. Morceaux de musique sympas, sans plus, talent de la chanteuse probablement gâché par le mauvais réglage du son et l'accoustique merdique de la boite. Elle finit son set, et l'attente commence: Snoop Dogg est rodé au star-system, et doit probablement prendre le temps de finir la réserve de coke du Rain, avant de se pointer sur scène. Un heure et demie après, je lance à Jooles que "si ce connard se pointe pas dans les dix minutes, je me casse"


S'il y a une chose que je déteste, c'est bien attendre. Surtout attendre à 3 mètres de la scène, au beau milieu d'une foule de fans surexcités, bousculé dans tous les sens par des reporters de Poker Listings complètement bourrés. Heureusement pour moi, je n'ai pas eu besoin de partir: Snoop Dogg est enfin arrivé, arborant le maillot de foot de l'Espagne, et l'attente valait franchement le coup: on a passé 45 minutes à sauter, hurler, kiffer....

Le gars assure, et déploie un charisme phénoménal alors qu'il reprend des anciens titres, que le public scande dans un ensemble assourdissant. A près de 40 ans, Snoop Dogg est clairement une bête de scène, qui mérite amplement son succès. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre lors de ce concert privé, mais j'avais surtout peur qu'il nous fasse un p'tit tour de chant et puis s'en va, eh bien pas du tout.

Après cela, la salle s'est rapidement vidée. Jooles et moi sommes allés au Bill's gamblin' Hall & Saloon pour déguster un steak&eggs à $5 (bon plan de la nuit: entre 23h et 6h du mat', un steak avec des oeufs, des toats et des frites pour $5, ça le fait)

Je suis rentré au Bally's vers 2h30, et me suis écroulé sur mon lit, pour être réveillé encore une fois par le téléphone ce matin, à 9h30. Il faut vraiment que j'apprenne à l'éteindre, ce portable.

4 commentaires:

  1. Ring Ring Ring!!!!!

    La voix d'une charmante dame dans un américain à peine compréhensible.

    Bonjour Monsieur, vous avez demandé à être réveillé.

    Et là cauchemar tu ouvres un oeil et te rend compte que tu es à une table de poker et que c'est la croupière qui t'aborde. Monsieur,Monsieur, c'est à votre tour de parler, que faite vous.Et là dans un profond semi sommeil tu soulève une paire d'As, et annonce raise pour le gap, d'un coup réveillé d'une seul homme. Et là tu entends le relanceur initial dire all-in. Yes à papa les jetons, tu call debout sur la table, il retourne alors les KK. Te levant de ta chaise tu fais claquer, tes cartes faces visibles sur la table en exhulant "Par ici les jetons baby". Et là stupeur de la table. Et tu t'aperçois que tu es en caleçon à la table et que ce que tu croyais être les as ne sont en fait que des 4 et toutes les caméras de ESPN qui filme ce grand moment.
    Dans un grand cri de terreur, tu sursaute et tombe en bas de ton lit, le réveil hurlant et ton colloc de chambre qui te dit: "Allez Manu, il est l'heure d'aller bosser".
    Ni une ni deux soulagé et en age tout de même de cette atroce cauchemar tu te précipites vers la sortie et gagne la salle du tournoi avec deux heures de retard, faisant claquer les portes par inadvertance au point que toutes les personnes à moins de dix mètres se retournent vers toi. Et dans une frénésie générale se mettent à rire. Mais why? Dans ta course tu as oublié de te changer et te voilà en pyjama dans l'amazone room. Welcome mon ami, les joueurs en on déjà vu d'autre , c'est le main event des WSOP. Presque tout peut arriver.

    ps: j'ai hésité entre cette histoire et celle ou tu fais la fête toute la nuit, bien arrosé et te fais une belle plante que tu ramène à l'hôtel et te réveille le lendemain te rendant compte que ta belle plante pisse debout lunette relevé. HARD NIGTH!!

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  2. J'ai écris ces petites histoires spécialement pour toi Manu et j'étais mort de rire à t'imaginer in situ pendant que je les rédigeaient.

    J'espère qu'elles te feront autant rire que moi ;-)

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  3. Me suis bien marré en effet, Eric. Je rêve pas mal de poker effectivement, mais pas au point de faire le genre de cauchemar que tu racontes, heureusement.

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  4. J'imagine que tu dois en rêver à toutes les sauces avec autant de jours de coverage, c'est à devenir fou ou alors à ne plus vouloir voir de carte pendant un moment. Une chose est certaine pour ceux qui lise ces blogs et ces coverages, sachez que c'est un boulot assez éprouvant avec des horaires de fou et que bien souvent on est critiqué par manque de connaissance et peu remercié du travail accompli.
    Alors pour toutes les fois où j'aurai aimé qu'on me le dise aussi. "Je te dis merci Manu"

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